Un dimanche à Barcelone
Pas un nuage dans le ciel alors que l’avion approche Barcelone. Juste l’immensité de la mer Méditerranée et l’impression que nous allons atterrir au-dessus. A peine arrivée, je sais que je suis en Espagne ! Tous les avions Iberia sont parfaitement parqués en épi et montrent fièrement le drapeau espagnol. L’aéroport de Barcelone n’a rien de particulier si ce n’est qu’il est fait de verre et qu’il donne ce sentiment de pouvoir s’évader facilement, n’importe où, n’importe quand.
Mon sac à dos sur le dos, je pars pour l’hôtel, situé à côté du centre. Les informations pour rejoindre le métro ne sont pas très claires et mon espagnol castillan des années lycée, n’est pas prêt pour cette aventure ! D’autant plus, lorsque le contrôleur me répond en catalan !!! Au bout d’une demi-heure, je finis par trouver mon chemin. A peine assise dans le train, je ne manque pas une seconde de profiter de Barcelone et de ses environs. Les yeux grands ouverts, je constate que sa banlieue est comme beaucoup d’autres grandes villes, sale et triste avec hlm et murs de graffitis à perte de vue. Barcelone a la réputation d’être sale. Je confirme.
J’arrive à mon hôtel. C’est un petit immeuble avec 3 chambres à chaque étage et une salle de bain très propre mais commune, ce que je n’avais pas prévu. Ce que l’on appelle plus communément, les aléas du voyage. Je peux d’ores et déjà affirmer que cet établissement est surcoté mais ma déception est brève. On ne va pas à Barcelone pour rester dans sa chambre et puis mon séjour ne dure que 4 jours. La dragonne de mon appareil photo au poignet et mon guide dans les mains, je fonce à la rencontre de la « Ciutat Comtal ».
Le dimanche, les Barcelonais se retrouvent en famille sur la célèbre avenue de « Las Ramblas ». Elle débute « Plaça de Catalunya » ou place de la Catalogne. Celle-ci n’a rien d’exceptionnelle. Une architecture peu originale et beaucoup de pigeons !!! Cependant les gens se retrouvent et passent du temps ensemble. Pour un pique-nique, pour jouer avec leurs enfants ou encore danser. Il y règne une ambiance agréable. Sur Las Ramblas, cette longue avenue se terminant sur le port, c’est totalement différent. C’est vivant jour et nuit et on sent immédiatement qu’il y a une atmosphère particulière, impalpable. Des cafés et restaurants à ne plus pouvoir les compter. Des comédiens de rue qui vous divertissent comme cet homme, en costume de gladiateur, recouvert de bouteilles d’eau en plastique et qui dansent avec une petite fille riant aux éclats et laissant entrevoir ses deux petites fossettes. Une grande variété de numéros sont proposés au point que j’oublie de regarder ce que mon guide m’avait conseillé de visiter ! Aller, petite marche arrière pour me retrouver devant cette pharmacie dont l’enseigne est particulière et dans un style très moderne et avant-gardiste pour son époque. Non loin, se trouve la célèbre boutique de chocolat « Antigua Casa Figueres ». Pour les afficionados de douceurs, c’est le paradis sur terre lorsque l’on entre. Des pyramides de chocolats de toutes sortes. Je me retrouve face à un vrai choix « cornélien » … Amandes, pistaches, piment, noir, blanc, au lait… Un délice pour les papilles. Deux morceaux plus tard et alors que le chocolat fond encore dans ma bouche, ma promenade m’amène au « Mercat de la Boqueria ». Ce marché est vraiment beau et donne envie d’acheter tellement il est propre et coloré. Réparti par type d’aliments : Les viandes, les poissons, les fruits et légumes et le rayon traiteur, on succombe aisément à la tentation d’acheter quelque chose et tout est fait pour. Comme les chocolats, précédemment, les fruits et légumes sont disposés de sorte qu’ils forment une pyramide. Elle ne semble pas bouger de la journée. Ce qui laisser penser qu’à chaque vente, le maraîcher ajoute les fruits disparus de la pile de manière à ce que la pyramide subsiste et que votre envie d’acheter demeure. Ananas, pastèques, mangues, kiwis, bananes, grenades… On se croirait sur une île tropicale ! Là aussi, je confirme. Ça donne vraiment envie.
Des jambons entiers de Serrano, dont la réputation n’est plus à faire, sont disposés, sur les présentoirs, comme des boules de noël sur un sapin. Délicieux ! Je pourrais en manger à n’importe quel moment de la journée, petit déjeuner inclus ! D’ailleurs, je ne résiste pas à une petite tranche coupée à la machine, juste devant moi.
De retour sur Las Ramblas, je poursuis ma promenade. Chaque rue adjacente est un témoignage de l’architecture Catalane. Un peu comme à Rome, on se lance sans trop savoir ce que l’on va découvrir. C’est excitant et mystérieux à la fois, d’autant que certaines rues sont sombres et d’autres plus claires comme la Plaça del Rei, avec ses palmiers, sa fontaine et les premiers lampadaires créés par Gaudi (1852 – 1926). Figure emblématique et influente de Barcelone du début du 20è siècle. Son œuvre est diverse, parfois provocante pour l’époque et éparpillé dans toute la ville (Sagrada Familia, Parc Güell, La Pedrera…). La rue qui se trouve de l’autre côté accueille le Palau Guel, malheureusement, fermé, pour quelques mois. Toujours de Gaudi, durant, ce qui semblerait être, sa période gothique. De retour sur Las Ramblas, je ne peux que frissonner d’émotion en voyant l’hôtel Oriente où l’un de mes écrivains préférés, Ernest Hemingway, avait l’habitude de séjourner. Je l’imagine aisément, entrer devant moi, un bloc notes à la main contenant un de ses classiques. Un peu plus loin, se trouve le « Gran teatre del Liceu », qui, autrefois produisait de la musique lyrique. Cette avenue est magique tellement elle excelle dans le mélange des genres. Entre une vie populaire d’aujourd’hui et un passé fascinant à travers une architecture aussi surprenante que merveilleuse. En finissant Las Ramblas, je tombe nez à nez avec la statue de Christophe Colomb, le regard tourné vers l’océan, comme s’il allait découvrir une autre terre. Ce port est gigantesque. Il y en a pour tous les goûts. Entre des attractions pour touristes, un centre commercial appelé « Maremagnum » et un grand aquarium. Cela fait du bien de sentir la mer après cette longue balade, en ville. Je décide de faire un petit tour dans le port afin de voir les bateaux. Le coucher de soleil mêlé au bruit des petites vagues frappant les coques de bateaux à quai, m’apporte un sentiment de plénitude. Un pur moment de bonheur et de sérénité me laissant penser que je suis tombée sous le charme de Barcelone ! Une petite halte à Maremagnum pour acheter quelques souvenirs puis approche l’heure d’une sangria et de tapas, bien mérités.
J’opte pour « El Passeij de Gracia ». C’est un quartier animé où les Barcelonais aiment se retrouver. Sur mon chemin, je passe devant « La Pedrera ». Quel étrange immeuble ! Plus je découvre le travail de Gaudi, plus je me dis que les rumeurs étaient peut-être bien fondées… Son style est définitivement particulier et unique. Difficile de choisir un endroit tellement il y a de bars et restaurants ! Je choisis « Tapas Tapas ». Je ne peux pas me tromper, tout est dans le nom ! Il est 21h00 et le lieu est plein et bruyant. C’est incroyable pour un dimanche soir. Jamais je n’avais vu ça. Sauf que ce soir, je suis à Barcelone ! L’ambiance est celle d’un vendredi soir sur Paris ! Déterminée à manger les spécialités locales, je me concentre sur la carte. Elle propose des tapas de toutes sortes. Je me sens un peu perdue devant toutes ces variétés que je décide de jouer la sécurité avec les classiques : tortillas, morue salée, jambon espagnol, caviar d’aubergine, Manchego… Une crème catalane et deux sangrias plus tard, c’est relaxée et avec l’impression que mon espagnol a repris des couleurs que je décide de rentrer tranquillement à l’hôtel. Barcelone est définitivement une ville à part, à l’atmosphère particulier. Une ville qui sait manier avec brio l’art et le divertissement. Je viens de vivre une journée pleine d’histoire, d’architecture, de moments amusants avec les comédiens et « El Mercat de la Boqueria »… Ce séjour a commencé de la plus belle des manières et il ouvre, la porte, à de nouvelles aventures, toutes aussi remarquables qu’il me tarde, de découvrir, sans plus tarder ! Mais après une bonne nuit de repos.
Bona Nit a tots!